UN PEU D’HISTOIRE

MARITIME CALAISIENNE

 

 

LE « CAP DE LA HAGUE » EN 1973

          Il est 05h30 le 11 Octobre 1973, la drague « Cap de la Hague » longue de 80m chavire au large de Wissant, deux hommes sont repêchés sains et saufs par le car-ferry « Free Enterprise III », un dernier rescapé est prisonnier dans la partie avant du navire maintenant retourné qui dérive devant Sangatte, après 68 heures il est libéré par les plongeurs de la Marine Nationale qui ouvrent une brèche à l’explosif pour l’atteindre plus rapidement, l’équipent de bouteilles et le remontent à la surface, le navire est presque submergé. Le bilan est de 10 morts et 3 survivants, l’épave gît maintenant près de la bouée CA4. La drague aspirait des graviers pour le béton du nouveau port de Dunkerque alors en construction, une erreur de prévision sur la densité de ces matériaux serait à l’origine du désastre.

 

 

 

 

Le « COSTAS MICHALOS » en 1971 & en 2005. Photos G.Beaugrand & F.Longuet.

 

LE « COSTAS MICHALOS » EN 1962

          le liberty ship « Costas Michalos » (Ex « John C.Preston, construit aux USA pendant la Seconde Guerre Mondiale), en provenance d’Arkhangelsk avec 6000 tonnes de rondins de bois arrive au large de Calais, sa cargaison a bougé pendant le voyage et il a une gîte de 12 à 15°, il doit attendre sur rade et tenter de la rétablir à l’aide de ses ballasts. Dans la nuit sa seule ancre mouillée chasse, le vent est de force 9, la chaudière a été arrêtée par mesure d’économie. Le 27 au matin il est échoué parallèle à la côte sur la plage de Sangatte. L’équipage est récupéré sain et sauf par le canot de sauvetage, les remorqueurs ne parviendront pas à le sortir de sa souille : le 20 Novembre, la fissure qui se dessine sur la coque s’ouvre définitivement, le navire se casse en deux et la partie avant dérive à une soixantaine de mètre. L’épave sera livrée aux ferrailleurs, dynamitée, mais après plus de quarante années elle est toujours visible à marée basse près de la bouée CA1.

 

L’OURAGAN DE 1987

Nous avons tous en mémoire l’ouragan qui a traversé la France en Décembre 1999, et qui a épargné notre région, il n’en a pas été de même le 15 Octobre 1987. L’ouragan de 1987 trouve sa source dans une dépression formée dans le Golfe de Gascogne et qui se dirige vers l’Angleterre en se creusant, à 18h00 GMT elle est de 964Mb, à 22h35 GMT des vents de Force 10 (55 à 63 Nœuds) sont prévus et à minuit on enregistre 953Mb au centre de la dépression qui stagne à l’entrée Ouest de la Manche et qui rapidement traverse le Sud de l’Angleterre pour atteindre l’estuaire de la Humber à 05h30 GMT. Le Sud Ouest du Royaume Uni a eu les plus gros dommages avec des vents à 70 nœuds en rafales pendant 3 ou 4 heures, le Captain Graeme Boxall enregistre des rafales à 90 nœuds quand il met à quai le « Pride of Dover » dans le Port de Douvres. 117 nœuds de vent sont enregistrés à Granville en Normandie, le vent le plus fort enregistré en Angleterre a été de 106 nœuds à 04h24 GMT à Gorleston dans le Comté de Norfolk.

Dans le centre de Londres des rafales à 83 nœuds sont enregistrées par le London Weather Centre à 05h50 GMT. Les vents violents sont accompagnés par d’énormes changements de températures au passage de la tempête, dans le Hampshire à South Farnborough la température passe de 8,5°C à 17,6°C en 20 minutes : Un tel phénomène est susceptible de se produire tous les 200 ans !La forte augmentation est suivie par une brusque baisse après le passage de la perturbation. Dans de nombreux endroits en Angleterre la pression a augmenté de 20Mb en seulement 3 heures, ceci est également susceptible de se produire une fois tous les 200 ans !

 

LE STENA CHALLENGER EN 1995

          Le vent souffle du NNW à 40 nœuds le soir du 19 Septembre 1995, le car-ferry

« Stena Challenger » se dirige vers Calais, à 23h06 la Capitainerie lui signale qu’un

remorqueur sera disponible pour l’aider à manœuvrer dans le port, le ferry se trouve actuellement près de la bouée CA5, et doit recontacter le port quand il atteindra la bouée CA8.

à 23h07 le « Stena Challenger » est en avant lente, le pas d’hélice à 20%, il doit attendre la

sortie du « Pride of Burgundy » qui doit quitter Calais dans 5 minutes, 23h10 : le « Pride of

Burgundy » est prêt, il évitera dans le port pendant que le « European Endeavour » entrera.

23h14, Calais Port prévient le Stena Challenger » qu’il pourra entrer quand le « Pride of

Burgundy » sera clair.

23h16, lentement le « Stena Challenger » remet en avant le pas d’hélice, les propulseurs

d’étrave sont démarrés, le gouvernail à babord toute.

23h17, pas d’hélice toujours plus en avant, babord toute, propulseurs d’étrave en action.

23h18, pas d’hélice en avant, propulseurs d’étrave en action.

23h19, en avant toute, babord toute, propulseur d’étrave en action.

23h20,le « Pride of Burgundy » passe les jetées. « Stena Challenger » en avant toute, barre

à babord toute, propulseurs d’étrave en action.

23h24, Calais Port donne le feu vert pour l’entrée, le « Stena Challenger », 18523 tonnes,

157,28 mètres de long est échoué parallèle à la plage entre Sangatte et Blériot-Plage, l’équipage du canot de sauvetage Calaisien « Notre Dame du Risban » risque sa vie pour passer des remorques dans des vagues énormes qui se fracassent contre la coque. Vers midi les remorqueurs Calaisiens parviennent à mettre le navire perpendiculaire au rivage, il faut attendre la marée haute du soir pour qu’ils puissent, avec l’assistance du remorqueur de haute mer « Abeille Flandres », le dégager et le remorquer vers le port pour y débarquer ses passagers et sa cargaison.

Le « STENA CHALLENGER ». Photo P.Dusautoir.

 

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